Photo © Julien James Auzan
30 Décembre 2015
Dans la pièce, je suis pasteure. Dans la vraie vie, je suis responsable de politique et projets internationaux au CSAJ, le Conseil Suisse des Activités de Jeunesse. J'envoie des jeunes bénévoles à l'ONU à New York, j'alloue des fonds à des projets de jeunesse avec les Balkans, je coordonne la représentation du CSAJ au niveau de la politique européenne de la jeunesse. Comme second emploi, je représente l'EPER (Entraide protestante suisse) aux auditions de requérants d'asile, m'assurant que leurs droits y soient respectés. Et le tout à Berne. Croyez-moi sur parole, je ne m'ennuie pas.
Dans la pièce, je me désespère de voir que les gens ne s'écoutent pas, qu'ils ne se comprennent pas, qu'ils ne s'acceptent pas comme membres d'une même communauté. Dans la vraie vie aussi. Dans la pièce, j'agis. Dans la vraie vie, faut voir..
J'aime apprendre, découvrir, sortir de ma zone de confort, me dépasser. Je le fais par le voyage, le travail, le théâtre. J'ai participé à deux des voyages de partage et d'entraide de l'Aumônerie de Jeunesse (AJ), celui de 2005 en Roumanie et celui de 2010 en Arménie. J'ai ensuite participé à la pièce de théâtre qui a contribué à financer le voyage suivant, celui de 2013 au Rwanda. J'y jouais une folle qui peignait des tasses et tentait de faire du patin à glace sur un pied. Le rôle avait été écrit tout spécialement pour moi. Ça fait plaisir.
Je me relance dans l'aventure avec trois idées en tête : d'abord, c'est une manière pour moi de soutenir le prochain voyage de l'AJ. Je sais combien ce type d'expériences peu apporter, tant au niveau du vécu et du partage, qu'en termes d'acquisition de compétences. Vous n'avez pas idée du nombre de fois que j'ai pu mettre en avant mes expériences avec l'AJ auprès d'un potentiel employeur.
Ensuite, et cette motivation figure en deuxième position uniquement pour avoir l'air plus altruiste que je ne le suis, je me délecte à l'idée de participer à nouveau à une pièce de théâtre de l'AJ. Je sais combien c'est électrifiant de faire partie d'une aventure théâtrale comme celle-ci.
Finalement, participer à cette pièce me donne une opportunité que je ne trouverais nulle part ailleurs : renouveler mon lien avec l'AJ. J'ai été monitrice de catéchisme pendant 10 ans. Depuis ma retraite il y a deux ou trois ans se passe un étrange phénomène : il y a des membres de l'AJ que je ne connais pas. C'est une sensation très étrange. Un peu comme si à Noël, il y a un cousin que tu n'as jamais vu, mais que les autres connaissent. Et cette pièce, elle me permet de faire connaissance avec certains des nouveaux cousins-ajiciens.
Voilà, j'en profite pour vous souhaiter à tous une nouvelle année 2016 pleine de découvertes, d'ouverture et d'aventures. Et comme on dit chez moi : Guten Rutsch !