Le costume et l'acteur

On a beau dire que l’habit ne fait pas le moine, un moine sans son habit est quand même sacrément moins crédible. Du coup, notre première répétition en costumes a marqué un tournant important dans la mise en place du spectacle.Outre le fun inhérent à ce genre d’essayages, c’est notre rapport à la pièce qui évolue. 

Soudainement, on se prend au jeu, on ose plus, on laisse nos personnages prendre notre place un petit moment : Dimitri le clochard qui nous émeut aux larmes ; May la femme d’affaire über-stressée à qui on a envie de hurler de se calmer ; Iris l’artiste-tellement-à-la-masse-qu’on-se-demande-ce-qu’elle-fout-là ; Jessica la star qui se la pète et son agent Hortense-Cunégonde von der Painsec (personnification de l’irritation) ; le pasteur ; et le trio Shana-Pierre-Ana qui forme la petite famille au centre de l’histoire. Alors on se rend compte que la robe rouge décolletée, la valise et les pinceaux, le tailleur, la calculatrice, le chapeau et le manteau crado leur donnent du relief, de la crédibilité, de la substance. Ou c’est à nous qu’ils en donnent et nous en nourrissons nos personnages. Quoiqu’il en soit, ils existent.

C’est aussi à ce moment-là qu’on voit ce à quoi le produit fini va ressembler : des personnages complets, drôles et parfois même émouvants ; une mise en scène sobre mais accessoirisée ; des bonnes vannes, des rapports entre les personnages qui évoluent ; de la musique classique, contemporaine, folk, de la chanson française. Autant de bonnes raisons de venir nous voir jouer !